Promenade entre amies

Dòna de Lauzièrs Messages : 264 Date d'inscription : 15/12/2008

Plusieurs silhouettes se dessinaient lentement sur l'horizon rouge baigné du soleil printanier. Après quelques temps de route, Maëlie et Majda arrivaient sur les terres de Lauzières, laissant derrière elle Lodève et ses agitations, et profitant d'un peu de répis pour s'échapper du bureau de douane.
Avec un sourire, Maëlie se tourna vers Majda en ralentissant sa monture.

Benvenguts en Lauzièrs, Majda.

Du regard, la jeune femme embrassa le paysage, son doux sourire exprimant plus que des mots sa joie d'être de retour. Son attachement était évident, et derrière les jeunes femmes, Aguilin, garde du corps de Maëlie, bombait le torse en souriant toutes dents dehors : enfin chez lui !

Maëlie fit stopper sa monture et attendit que Majda la rejoigne.

Nous pourrions continuer à pied. Je connais des endroits fascinants par ici. Aguilin nous suivra avec les montures si vous le souhaitez.

Visiteur occasionnel Messages : 3 Date d'inscription : 17/05/2009

Heureuse de pouvoir descendre de cheval, Majda sourit à Maëlie.

Oui, avec plaisir. J'aime autant les chevaux que mon père, c'est à dire une fois qu'ils sont passés à la boucherie chevaline. Et cette rosse me le rend bien.

Se laissant glisser à terre, elle tend les rennes à l'homme de confiance de son amie.

Tenez mon bon. Je vous confie cette jument.

Puis, elle se tourne pour admirer le paysage.

Votre domaine est magnifique mon amie.

Dòna de Lauzièrs Messages : 264 Date d'inscription : 15/12/2008

Maëlie éclata de rire avant de se tourner vers Majda.

Vous êtes sincère ?

Elle embrassa le paysage du regard. C'était d'abord la verdure, touffue par endroit, souvent basse. Une véritable garrigue, où le petit gibier devait se sentir à son aise. C'était les frais sous-bois, parfois, qu'on entrevoyait de ci et de là. Mais c'était surtout ces belles collines de roche rouge, presque nue, aride.
Maëlie s'était d'abord sentie déboussolée devant ce paysage où l'eau semblait avoir oublié de tomber, et puis, peu à peu, elle était tombée amoureuse de cette fierté sauvage, de cette nature indomptée et indomptable, mais également du caractère des gens qui avaient décidé de relever ce défi immense, avec une simplicité qui l'avait laissée rêveuse et admirative.

Lorsqu'elle reprit la parole, sa voix vibrait d'une certaine fierté amusée.

Oui, Lauzières est magnifique, Majda. Mais peu sont ceux qui s'en aperçoivent immédiatement.

Elle adressa à Majda un sourire approbateur.

Venez, je vais vous montrer les secrets de cette terre... enfin, une partie !

Puis avec un rire aérien, la jeune femme entama sa marche, invita du regard Majda à la suivre.

Ici, nous serons tranquille pour discuter à notre aise... Voilà longtemps que je vous avais promis ce moment, n'est-ce pas mon amie ?

Visiteur occasionnel Messages : 3 Date d'inscription : 17/05/2009

Après une profonde respiration, le visage tourné vers le soleil, les yeux clos, un sourire se se dessine sur les lèvres de Majda. Elle ouvre les yeux et se tourne vers son amie.

Je suis sincère Maëlie. Ce paysage est sublime. Le terre y est rude, mais l'ensemble de cette végétation, de ce soleil qui flatte les rouges et ocres des roches, les verts printaniers de ces feuillages, dégage une impression de sérénité.

Riant de concert avec elle, Majda lui répond.

Certes, ce n'est pas une terre pour des petites natures, mais je suis sûre que vous y ferez merveilles.

J'ai hâte de découvrir tout cela mon amie.

D'un hochement de tête, elle accepte l'invitation non formulée de la suivre.

Il est vrai que cet instant de quiétude, je l'attendais avec impatience. Mais nous avons toutes deux des charges importantes, alors pour une fois, profitons pour oublier quelques instants nos charges et nos devoirs, voulez-vous ?

Dòna de Lauzièrs Messages : 264 Date d'inscription : 15/12/2008

Maëlie hocha la tête, tout en avançant d'un pas tranquille, afin de ne pas s'empêtrer dans les feuillages touffus qui jalonnaient sol.

Oui, oublions-les... On croirait parfois que nous ne nous définissons plus que par elles, toutes ces tâches qui accaparent notre quotidien.
Ici, il m'est plus facile de l'oublier, même si ce sont d'autres types de tâches qui m'y attendent souvent.

Elles se dirigeaient lentement vers le couvert d'un petit bosquet, à une centaine de mètres de l'endroit où elles avaient mis pied à terre. Pendant quelques instants, elle parût ailleurs, puis reprit la parole.

[b]Alors, de quoi souhaitez-vous donc parler ?b]

Elle se tourna vers Majda, vérifiant que celle-ci n'avait pas trop de mal à la suivre, avec un sourire malicieux.

Visiteur occasionnel Messages : 3 Date d'inscription : 17/05/2009

La jeune maure rougit, ce que son amie peut aisément deviner. Elles se connaissent suffisamment...

Heu... Je ne sais, peut-être de... enfin... hum hum...

Elle toussote pour se gratter la gorge, suivant sans peine Maelie par les chemins de son domaine.

Vous avez certainement plus d'expérience que moi, je cherche à attirer l'attention d'un homme, et disons-le, je me sens complètement perdue. Dois-je rester moi-même ? Mais je risque de l'effrayer, je sais que je ne suis pas forcément facile à vivre... Disons que le sang de mon père coule dans mes veines. Où alors, dois-je changer de comportement ? Les femmes plus douces trouvent facilement chausse à leur pied comme on dit.

Un soupir léger, et la jeune femme poursuit sur sa lancée.

Comble de la féminité, je déteste les travaux d'aiguille et préfère de loin une épée qu'un métier à tisser.

Virant alors au rouge cramoisi, elle regarde son amie.

J'imagine que vous avez deviné de qui je parle ?

Dòna de Lauzièrs Messages : 264 Date d'inscription : 15/12/2008

Maëlie s'autorisa un sourire attendrit, profitant de ce que Majda observait le chemin devant elle pour lui jeter un regard amusé, avant de se reprendre : la dernière chose à faire était de lui laisser croire qu'elle se moquait, alors qu'il n'en était absolument pas question !
Elle laissa donc la jeune femme s'exprimer avant de poursuivre.

Oui, je crois que je sais de qui vous parler, meu amiga. C'est un homme que je respecte énormément pour son bon sens, un homme pragmatique et très intelligent. C'est un homme qui a besoin d'une femme à sa hauteur, un de ces hommes qui ne se satisferait pas d'une femme comme les autres.
Je crois...

Elle s'interrompit, comme pour chercher ses mots, observant le ciel et l'ocre qui s'opposaient en un contraste saisissant.

Vous voyez, cette terre est spéciale. Les plantes qui y poussent doivent être robustes pour résister à cet environnement; ici, une plante classique poussera difficilement. Et pourtant, c'est la rudesse de ce lie et l'alchimie avec ces plantes un peu spéciale qui rend ce paysage aussi magnifique. De cette façon, une plante qui, ailleurs, aurait parue déplacée, est ici dans un milieu qui l'embellit et qu'elle embellit par sa présence.

Je pense que l'amour est pareil. Il ne s'agit pas de convenance, il ne s'agit pas de ressembler à ce que vous penser qui conviendra. Il s'agit d'être vous-même, parce que vous ne pourrez pas être autrement, et en étant vous-même, vous trouverez l'homme qui vous embellira et que vous comblerez.

Maëlie s'interrompit, se demandant si elle n'avait pas froissé sa jeune amie avec ses métaphores botaniques.

Je veux dire... Vous êtes déjà une superbe jeune femme, Majda. Vous êtes une personne riche, quelqu'un que l'on peut être fière de connaître et d'avoir parmi ses amis. Je pense que l'amour vous donnera les armes suffisantes pour conquérir votre ... comment dire ? Conquérir celui qui sera votre paysage ?

Comment pouvait-elle traduire le charme féminin que Majda possédait quand elle rougissait de gêne, déployant sans le vouloir cette même féminité dont elle se croyait dépourvue ? Tout était là et ne demandait qu'à s'épanouir en la présence de celui qui faisait battre son coeur. Le sourire de Maëlie s'élargit lorsqu'elle repensa aux fois où ses soupçons étaient nés et s'étaient étayés : les regards qui ne trompaient pas, cette émotion à fleur de peau qu'elle connaissait pour l'avoir vécue, ce petit quelque chose dans l'air qui révélait une partie de vous-même que vous ignoriez avoir...
La séduction n'était pas ce que certains élevaient au rang d'art : pour Maëlie, la séduction n'était que la première étape de l'amour, lorsque la fleur s'ouvrait aux rayons d'un soleil timide, avant que tous deux ne s'épanouissent en coeur. C'était une forme de magie, un don du Très-Haut, un signe...

Oui, tout était là.

Croyez-moi, il ne demande qu'à tomber sous votre charme, un charme que vous possédez naturellement, qui découle de qui vous êtes. Si mes yeux ne m'ont pas trompée en ce qui vous concerne, j'ose croire qu'ils ne m'ont pas trompé en ce qui le concerne lui.